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Le blog de William Webb Ellis
2 septembre 2007

Faut-il croire la pub ?

Grâce à Fabien Pelous, on savait que les déménageurs de piano prenaient désormais l’ascenseur. Un pas de plus a été franchi dans l’évolution du rugby maintenant que l’on sait que les trois-quarts en la personne de Fred Michalak se gavent de burgers.
Pour le seconde ligne de l’équipe de France, sponsorisé par les ascenseurs Schindler, on comprend la logique. D’ailleurs, la technique paie quand on voit l’évolution des gabarits des gaillards du pack. A mon époque… Tiens, pour vous faire une idée, cette comparaison explicite faite par Frédéric sur son (excellent) site rugby-pioneers.blogs.com, entre un des premiers secondes lignes français, originaire de Cayenne, Georges Jérome (1m74 pour 71 kg), du Stade français, et notre Pelous national  (1m98 pour 110 kg)…
On peut évidemment rétorquer que cela n’avait pas empêché Georges de marquer un des deux essais français lors de ce premier match international des Bleus, contre les (déjà) All Blacks, en 1905. Et l’exploit n’était pas anodin : les Néo-Zélandais concluaient en France une tournée de quatre mois durant laquelle ils s’étaient imposé 31 fois sur 32 dans les îles britanniques (défaite 3 à 0, c’est-à-dire un essai à rien, face au Pays de Galles). Les Français débutaient certes le rugby international par une retentissante défaite (10 essais encaissés) mais peu avant eux avaient réussi à en marquer deux à ces Blacks déjà extra-terrestres.
Enfin bref, le deuxième ligne moderne prend donc l’ascenseur, à la fois pour prendre des balles en touche, mais aussi parce qu’il a grandi et qu'il arrive plus vite en haut. Soit.
J’avais aussi remarqué que les lignes arrières avaient physiquement muté. Des Gachassin ou des Codorniou, on ne peut pas dire qu’on en voit beaucoup sur les terrains contemporains. Bon, des joueurs d’exceptions comme ces deux-là, on n’en voit certes qu’un par génération, mais leurs gabarits eux, ont été quasiment rayés de la carte du rugby de haut niveau.
Des costauds derrière, on en a aussi souvent vus. Mesnel. Sella. Belascain. Dourthe. Et même Boniface, qui avait, pour son époque, un physique au-dessus de la moyenne même si ce n’est pas cet aspect de son jeu qui vient d’abord à l’esprit.
Mais les gabarits proposés aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ce passé. Cela durera-t-il ? Pas sûr.
En attendant, comme je crois ce qu’on me dit et tant que le bureau chargé de déceler les publicités mensongères ne s’exprimera pas, je suis bien obligé de croire que c’est en mangeant des burgers que Michalak a acquis ce corps musclé et exempt de graisse qui fait se paver midinettes et publicitaires… 
En attendant que la future vedette des Sharks ne se fasse choper par un autre Burger, l’impressionnant 3° ligne des Boks, je ne voudrais pas laisser croire que je vais passer mon temps à critiquer la publicité. Ne serait-ce que parce qu’il y en a toujours eu (tiens, il faudrait que je pense à vous faire un petit florilège de vieilles pubs liées à l’ovale) et que, de toute façon, pendant cette coupe du monde, je ne devrais faire que ça puisque tout le monde semble d’accord pour vendre le maximum de trucs à un maximum de gens. D'ailleurs, observez bien les magazines spécialisés des semaines à venir : les pubs vont exploser dans tous les sens.
Mais au moins, qu’elles aient un semblant de crédibilité, ces pubs. Pour un sportif de haut niveau (je mets Anelka dans le même sac, et je peux me le permettre car je les aime bien tous les deux), accepter de faire une pub pour ce genre de produit, je dis que c’est un peu se foutre de la gueule des gens. Un peu comme ce message en exergue sur le site de Mc Donald’s France où l’on nous dit sans rire qu’il faut manger cinq fruits par jour…
Ok faites des pubs, mais essayez de ne pas mentir messieurs-dames les publicitaires. Et vous les joueurs, n’acceptez pas n’importe quoi.
Pour vous montrer que je ne suis pas contre la publicité a priori dans mon sport, et après avoir mis en avant la formidable publicité d’Adidas (voir « Le meilleur et le pire »), je signale le site d’un autre équipementier, le Coq sportif, où la communication repose sur l’anonymat du rugbyman, le collectif plutôt que le particulier, le rugby du terroir, des terroirs. Et aussi d’autres contenus variés, dont une série quotidienne qui se veut déjantée (début le 07/09, on verra), et des contributions de Jean-Pierre Rives (écoutez notamment « Les contes »).
En plus, c’est Michalak qui sert encore d’icône ! Mais bon, la Puncher 2 Michalak (nom de la chaussure avec laquelle il jouera pendant la RWC) m’a l’air un peu plus crédible que le Burger Michalak…

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