Une page de publicité

Le professionnalisme dans le rugby implique une nouveauté qui n’en est pas une : la publicité. Il faut bien que l’argent rentre… La caractéristique de cette publicité, au contraire du football, est d’être assez peu personnifiée, plutôt marquée sur les valeurs de ce sport que sur les individus. On dit souvent que c’est parce que le rugby français n’a pas de star. C'est très bien comme ça, il ne doit pas en avoir. Bon évidemment, certains postes sont plus sur le devant de la scène que d’autres.
Un des problèmes de ce phénomène d'élargissement du public du rugby concerne pas seulement le public, mais aussi les partenaires qui souhaitent associer leur image à celle du rugby. Et, comme les nouveaux supporters que ce sport espère glaner, ces nouveaux partenaires n’ont pas toujours la culture que tout supporter "culturel" possède de facto.
Prenez par exemple Toyota. Notez que je n’ai rien contre ce partenaire exclusif des Bleus. Lui ou un autre… Et puis, les voitures, à mon époque… Moi, ce que je sais, c'est que c'est pratique pour se déplacer. Après, le reste…
Je suis allé parcourir leur site. On y trouve des éléments « d’information privatisée », vous savez ces instants privilégiés qui sont dévolus exclusivement au réseau d’information créé par le partenaire. Vous vous rappelez par exemple les scoops de Zidane réservés pour le réseau Orange ? Bin là, c’est pareil.
Donc, on découvre les Bleus en train de faire de l’escalade, de faire du feu dans la nature, de serrer la louche au ministre de la Défense (« Dis donc Pierrot, qu’est-ce que tu veux faire comme métier plus tard ? Ministre de la Défense. Mais pourquoi ? Pour faire de l’hélicoptère gratis ! »), quelques coulisses de Marcoussis etc. Rien de transcendant mais de quoi nourrir quand même l’appétit du supporter. J’imagine que le plus beau est à venir, avec cette rubrique making of en préparation.
Quelques petits détails trahissent quand même que certains concepteurs du site restent béhotiens en rugby. Passe encore ces deux T au mot « Angletterre ». J’aurais pu me vexer. Mais personne n’est à l’abri d’une faute, même après des séances de vidéo ! Et puis, c’est plus de l’ordre de la culture générale que de la culture rugbystique.
Ecrire Jo Mazo avec un Z sur un lien annonçant une interview de l’ex-centre aux cheveux trop longs, est plus significatif. Allez webmaster, Maso c’est avec un S. Comme masochiste.
Ledit Maso n’est d'ailleurs pas inintéressant (et y'avait longtemps que je ne me l'étais pas dit !) quand il évoque le poids des supporters dans le moral d’une équipe. Certains mots sonnent même justes. Ils sont par contre complètement dissonants quand le manager et le sélectionneur du XV de France tentent de nous vendre les voitures construites par Toyota, connaissant sur le bout des doigts les différents modèles. On n’est pas loin du ridicule, mais on a déjà dit que le ridicule ne tue plus depuis longtemps, puisqu'il est censé faire vendre.

Sinon, j’aurais bien aimé dire un mot sur ce match entre l’Aviron bayonnais et le XV de l’Irlande, mais je ne l’ai pas vu. Donc, difficile de se faire un avis. J’ai aperçu hier Jean Dauger et Christian Bélascain en parler en aparté, mais impossible d’en savoir plus, ils se sont tus dès que je me suis approché. Z’ont pas envie d’être sur le blog ! Ah, je commence à comprendre la difficulté des journaleux à pêcher de l’info originale… Tout juste ai-je compris qu’ils avaient l’air séduits par l’idée d’associer Dourthe et Garbajosa au centre, même si, sur ce match, ils ont pas du avoir l’occasion de beaucoup prouver leur complémentarité.
Je vous fais part quand même de deux impressions, plus de l’ordre du pressentiment que de l’information.
D’abord, ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai l’impression que la coupe du monde 2007 des Irlandais s’est arrêtée au stade Jean-Dauger. Oui, c’est bien péremptoire comme affirmation, mais bon, je le sens comme ça.
Ensuite, j’ai le sentiment que les Bayonnais vont devoir se tenir à carreau la semaine prochaine pour leur prochain match amical contre Sale. Les Anglais ne sont pas en préparation de la RWC, ils auront plus de répondant… Et ils sont avertis puisque leur entraîneur, Philippe Saint-André, a donné le coup d’envoi du match contre l’Irlande. En plus, la FFR a un méchant œil sur les Basques…

Rencontre intéressante ce soir au Vélodrome. Et ambiance assurée : il n’y a plus de billets depuis lundi… Cette fois, le haka ne se fera pas siffler : il n’y en aura pas ! Espérons que Michalak aura été entendu… (voir Quand l'erreur devient la vérité, du 17/08).