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Le blog de William Webb Ellis
28 août 2007

"Le baiser sur la touche"

On dit que les femmes sont de plus en plus accros au rugby. Et pas que pour le prochain calendrier du Stade français…
Pour les spectatrices, je me doute qu’on va rapidement avoir des données de publicitaires satisfaits s’il y a engouement. Et engouement il peut y avoir en France selon notamment le parcours cette équipe de France. Tout repose pour moi sur le premier match, ce fameux France – Argentine. Ça sera chaud bouillant ! Cette rencontre me rappelle un peu ce match d’ouverture en 1995 entre l’Afrique du Sud et l’Australie : ils sont plusieurs joueurs Boks de l’époque à dire que, dans leur épopée, c’est cette entame réussie (27 à 18) qui reste leur match-clé, qui a conditionné tout le reste. Bon, on peut comprendre aussi qu’ils ne mettent pas trop l’exergue sur la demi-finale contre la France et la finale contre les Blacks, étant donné les différentes ombres qui pèsent sur ces deux rencontres…D’ailleurs, regardez ce résumé, ce ne sont pas les deux matchs qui sont les plus mis en valeur : seul le résultat compte…
Pour les autres (femmes de l'Ovale s'entend), il y a plusieurs choses à dire.
D’abord, il y a les passionnées depuis toujours, celles qui sont nées dedans. Voire, celles qui jouent. Ça dérange souvent le landerneau, moi pas. Et je ne suis pas le seul à le penser puisque c’est votre gloire nationale, et notre idole à tous (et donc à toutes), Serge Betsen, qui a préfacé l’ouvrage historique de Jacques Cortie et Yaneth Pinilla "Des filles en ovalie" (éd. Atlantica).
Le rugby féminin ne date pas du reste d’hier et on a traces de matchs dans les années 1920, et même avant (voir quelques dates sur le site du club des Pachys d’Herm, dans un petit texte malheureusement truffé de fautes d’orthographe).
Et c’est étayé par des images !
Les supportrices aussi sont là depuis le début. Autour des matchs entre écoles ou universités dès le XIX° siècle (ça ne nous rajeunit pas !), les dames du beau monde ne manquaient pas de faire le déplacement. Le rugby se popularisant à la fin du siècle, le « profil » des supportrices aussi. Tiens, il y a ce texte du journaliste Fernand Bidault, écrit en 1912 soit deux ans avant qu’il ne soit mortellement blessé sur le front, paru à l’époque dans Fantasio (voir « Rugby en toutes lettres », toujours chez Atlantica) : « Elle est exaltée, frénétique, partiale jusqu’à l’extravagance. Elle ne rate pas une partie. Elle a adopté le club de son ou de ses amis ; juchée sur une chaise, elle répand en conseils héroïques : « Rentre-z’y dans le chou ! Te laisse pas faire, Marcel !… Crève-le, c’t’asticot-là, mon Jules !… ». Selon la couleur chère à son cœur, elle acclamera Guillemin le Massacreur, orgueil des bleu-ciel-et-blanc (Racing Club de France), ou le massif Redelsperger, le poids lourd des bleus-et-rouge (Stade Français) ; ou encore le colossal Cadenat, Tartarin des noir-et-blanc (SCUF)… Au coup de sifflet final, elle se précipitera pour embrasser son Jules ou son Marcel sur la ligne de touche. Le baiser sur la touche est le meilleur, au dire des poètes. ». C’est bien écrit non ?
Et puis, il y a la famille. La mère bien sûr. Il y aurait beaucoup à dire. Comme pour toutes les mères. Pensons à celles qui ont éduqué leur gosse seule. Plus près de vous, je pense à maman Blanco qui a eu beaucoup de mérite. Mais j’ai aussi envie de penser à maman Stadden, veuve anglaise sans ressources. Son garnement, W.J.W Stadden, homme de peine dans plusieurs entreprises, fut le premier international prolétaire du Pays de Galles. C’était en 1884, il y en eut beaucoup d’autres. Pas un hasard : c'est au Pays de Galles que le rugby est né dans un autre monde que la Haute. D'ailleurs, avant de tourner au rouge, savez-vous que les Gallois jouaient tout de noir vêtus (et les Blacks en blanc me semble-t-il, faudra que je vérifie). Ce noir gallois, si vous voulez mon avis, ça avait un rapport avec la mine… Passons.
Il y a ensuite les femmes des joueurs, celles qui les soutiennent au quotidien, participent dans un travail de l’ombre similaire à celui du cinq de devant, à la performance du joueur. Le "Talent d’or" (quel nom débile ! Les Gallois, eux, ne s'embarrassent pas de fioritures, et parlent tout simplement "d'homme du match". Avec fair play puisqu'ils ont désigné Captain Betsen), c’est LUI, mais, au départ de l’action, c’est ELLE qui a participé à extraire le ballon du regroupement. Un préparateur psychologique à demeure en quelque sorte. Un rôle sans doute parfois ingrat, solitaire et pas facile.
En ce moment, leur rôle est bien sûr plus restreint. Quoique. Il faut encore faire tourner la baraque du couple, un peu comme ces femmes qui faisaient tourner l’économie du pays quand leurs gonzes étaient sur le front en 14-18.
Un article de Rugby Hebdo la semaine passée, aborde le sujet. On y apprend que Mme Elissalde s’occupe de la gestion du couple, son époux se révélant défaillant pour tout ce qui concerne la paperasse. Elle doit en plus assumer sa maternité toute récente (ceux qui écoutent France 2 sont au courant !). Mme Betsen elle, gère le Spa Kémana de son glorieux mari. Mme Bonnaire, le déménagement du couple, qui s’installe à Montferrand. Idem pour Mme Clerc, puisque les deux tourtereaux vont désormais partager le même logis. Et puis, il y a celles qui continuent d’exercer en plus une activité professionnelle comme Mme Marconnet. Sans compter les enfants, comme Mme Milloud qui en a trois avec son pilier de mari. Quant à Mme Laporte, elle dit que cette coupe du monde ne change rien, « de toute façon, il n’est jamais là ». Qui sait, au ministère, il aura peut-être des horaires de bureau (non, je rigole) !
Sitôt la rencontre contre le Pays de Galles, tout ce beau monde s’est dont retrouvé pour trois jours en famille. Tel est en tout cas le choix du staff français, d’agrémenter ces périodes d’isolement intensif à des séquences familiales. Même pendant la compétition d’ailleurs, quelques moments seront aménagés. Ce n’est pas le choix des Blacks qui ont fait celui de rester exclusivement entre hommes du début à la fin. Tu m’étonnes qu’ils aient la bave aux lèvres pendant le Haka !
Enfin, ça reste juste une règle, hein ? Le Midol du jour explique pourtant que le règlement est formel : les épouses peuvent suivre les joueurs en Europe et même vivre dans le même hôtel, mais interdiction leur est donnée de pénétrer dans la chambre de leur époux ou concubin. Et le Jaune de conclure un brin malicieux que « rien n’est par contre stipulé quant à une quelconque interdiction faite aux joueurs de rendre visite à leurs douces et tendres… »
Pour les Australiens, pas de faille à craindre dans le règlement : non seulement les joueurs ne pourront voir leurs moitiés que trois jours pendant toute la coupe du monde, mais en plus, ce sera couvre-feu pour tout le monde (suite à celui infligé aux fêtards Tuqiri et Dunning, les autres joueurs ont voulu se montrer solidaires avec eux en se l’auto-imposant à leur tour).
Bon, allez, je vous laisse, ce soir, je me rends à un petit concert privé qu’on organise au Cercle avec Marilyn, Anita, Lauren et Rita. Ça le fait, non ? Et, pour pas être emmerdés, on a invité les voisins du Scrabble. Z'ont pas dit non…

PS :  J’apprends que, pour pallier un éventuel forfait de Marty, Brian Liebenberg est « dans les starting-blocks ». Et Fritz ? Et Cabannes ? Ils puent de la gueule ou quoi ?

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Commentaires
W
Très mystérieux…
L
C'est vrai que commencer par une question de ww Ellis, pas si loin de WWW... elle est bonne.<br /> Et puis, les filles, c bien sur qu'elles aiment..<br /> <br /> La réponse est magnifique: drôle, pertinente, en plus vidéos gratuites..<br /> <br /> Vous savez à quoi je pense ?<br /> A DimCode,une marque de jean qui a inventé le "je flash ton Jean avec mon mobile et je reçois ta semence..."<br /> Un peu mystérieux ?
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