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Le blog de William Webb Ellis
14 août 2007

Ashton - Laporte, même combat

N’allez pas croire que j’ai quelque chose contre Bernard Laporte. Certaines choses me dérangent chez lui mais c’est par définition le lot de ceux qui sont sur le devant de la scène. J’y reviendrai une autre fois.
En fait, je repense à lui après qu’un copain m’a fait remarquer que Bernie le dingue avait finalement un peu le même profil que Brian Ashton. Les deux ont en effet été des demis de mêlée, sont allés au bout de leurs propres capacités sur le terrain. C’est-à-dire de bons joueurs, assez pour gagner un titre national, mais pas pour franchir le cap : ces deux sélectionneurs n’ont pas eu de carrière internationale (bon, Ashton a une cap mais je vous ai déjà expliqué comment). Ils savaient bien tout deux que ce n’est pas un hasard. Ils en ont pris acte, on t sans doute la fierté d'être aller au bout, et sont passés à autre chose.
Et c’est par d’autres aspects qu’ils ont acquis une autre stature, par leurs capacités à construire et à s’inspirer de l’extérieur.
Ashton a connu plusieurs clubs britanniques (Lancashire, Tyldesley, Fylde, Orrell) et a même franchi la Manche à une époque où c’était inhabituel (AS Montferrand). Pas assez bon pour le XV de la Rose, il a quand même eu une autre reconnaissance de ses pairs en étant sélectionné pour les Barbarians.
Bernard Laporte, parti de rien ou de pas grand-chose, est la cheville ouvrière et le maître à penser du titre 1991 des Béglais, alors que, quelques saisons auparavant, il semblait perdu pour le rugby suite à un grave accident de voiture. Il arrête ensuite tôt sa carrière, joueur-entraîneur au SBUC, puis très vite entraîneur tout court quand Max Guazzini lui confie les clés du camion Stade Français. Le président de NRJ avait amené ce club centenaire de la 3° division au groupe A2, Laporte conquiert trois titres nationaux consécutifs en trois saisons : A2, B, puis le Brennus en 1998. Qui dit mieux ? Personne puisqu’en 1999, sa nomination à la tête du XV de France fait l’unanimité.
Ce qui me plaît chez le bonhomme ? Avant tout, son côté meneur d’hommes, indéniable. Allez, on ne s’en lasse pas, moi pas en tout cas.
Ensuite, sa capacité à changer d’avis, ce qui, pour un sélectionneur, est une qualité rare. Souvenez-vous de ses avis tranchés sur Serge Betsen… Sur Sébastien Chabal… Les joueurs en question ont su se remettre en question, lui a su revenir sur ses décisions. Il sait aussi sortir de ses dogmes pour aller voir ailleurs. Qui se souvient de son « pèlerinage » en Afrique du Sud pour aller s’imprégner de cette culture rugbystique ? Et inviter Woodward, le pire ennemi, aux entraînements du XV de France, c’est pas original ça ?
Laporte sait aussi être inventif. Qu’on ne s’y trompe pas. La tortue béglaise, c’est lui. Le jeu par zones qui a fait que les Bleus ont été au-dessus de tout le monde pendant quelques mois en 2002 (l’année où il est élu meilleur entraîneur), c’est encore lui (dommage pour la France qu’il ait eu an un d’avance…).
Ce qui me dérange chez lui, j’aurai l’occasion d’y revenir régulièrement ici, et même très rapidement.
Ses choix de sélection me dérangent aussi un peu, mais bon chacun son boulot. Castaignède bien sûr. Fritz aussi. Papé un peu moins, car je comprends mieux la logique. Aussi cette idée en l’air de faire jouer Jauzion en 2ème centre. Le cas Marconnet ? Allons. Peut-être va-t-il se planter, que Sylvain n’arrivera pas à revenir. Mais, une chose est sûre : le jeu en vaut la chandelle, c'est le meilleur pilier du monde. Ne me dites surtout pas le contraire, Papa m’a dit la même chose pas plus tard qu’hier !
Ce qui me fait peur par contre, c’est que ce type-là (Laporte s'entend) est capable de la gagner cette coupe du monde. Comprenons-nous : ça serait dérangeant s’il y arrivait à la Woodward, en sacrifiant tout à l’efficacité, son obsession. Il doit sans doute s’inspirer du personnage. Ce qui me rend néanmoins optimiste (c’est mon naturel, on ne se refait pas !), c’est que ce mec a toujours eu la volonté de dépasser sinon ses maîtres, du moins ses inspirateurs. Donc j’espère, les plus minimalistes en termes de jeu. Et puis, il a quand même un plus par rapport à Woodward : il est humain !

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