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Le blog de William Webb Ellis
2 août 2007

Entrée en matière

Jusqu’en 1958, j’ai « vécu » route Sospel, au parc du souvenir Monti de Menton, dans un relatif anonymat, pour ne pas dire un total oubli. C’était un peu frustrant, pas vraiment pour mon ego, plutôt pour mon quotidien : il faut vous dire que nous, esprits frappeurs, avons besoin de vous, humains de chair, pour nous déplacer. Maintenant qu'on vient me voir plus souvent, j'ai davantage l'occasion de me promener à nouveau dans le beau monde des mortels en m'agrippant à l'inconscient de mes visiteurs.
Pendant 80 ans, j’avais eu quasiment comme seul hôte un gros matou orange, comme les cheveux de cet abruti d’Anton, celui à qui j’avais lancé le ballon dans la gueule après mon « exploit » au collège de Rugby, en 1823. Oui, je sais, ça commence à faire. Mais, cet épisode n'est pas relaté dans les bios officielles du rugby. Croyez-le si vous voulez, je le croise encore de temps en temps par là-haut, et il me fait toujours la gueule !
Bref, à part une pauvre palombe dans les années 30 qui m’avait permis de survoler une fois Mayol (mon Dieu, j'ai cru que j'allais y passer une deuxième fois !), et une veuve éplorée après la Grande Guerre qui, à défaut d'avoir une tombe où aller pleurer, avait opté par hasard pour la mienne (période très noire durant laquelle j’ai indirectement partagé autre chose que des pensées ovalistiques, notamment beaucoup de larmes, d'autant que j'ai retrouvé là-haut son homme), seul « Minou » m’a vraiment permis de rester au contact du monde humain (pour celui des arbres, des plantes et des vers de terre, ça va, j'étais bien informé, j’avais tout sur place).
Certes, les potes me tenaient au courant au fur et à mesure de leur arrivée chez nous. Il faut vous dire que, une fois par semaine, on se réunit dans un cercle qui, malheureusement pour vous mortels qui êtes susceptibles de me lire, a vocation à éternellement s’élargir. Je vous expliquerai au fur et à mesure qui en fait partie actuellement.
C’est ainsi que j’ai pu suivre par procuration les multiples avatars de l’évolution de ce sport, la réglementation, le développement, en Europe, en Nouvelle-Zélande, en Argentine etc. L’aventure de l’olympisme jusqu’en 1924. La mise à l’index de la France pour professionnalisme marron, beurk ! L’interdiction du rugby à XIII par le gouvernement de Vichy. Etc, etc.
Mais je ne voyais rien en fait. Jean Dauger avait bien essayé de me faire partager ce qu'il avait ressenti sur les terrains, c’était difficile pour moi de comprendre vraiment ce sport que j’étais censé avoir inventé alors que je n'avais jamais assisté à un match.
1958 fut l’année de la première défaite de l’Afrique du Sud sur son sol, par une valeureuse équipe de France qui, dans la foulée, allait gagner son premier Tournoi des V Nations (vous verrez, l'Italie y arrivera un jour : moi, j'ai le temps).  Ce fut aussi mon premier match de visu, et, à la vue de ce combat dantesque, j'ai commencé à comprendre ce que ce sport représentait. Des sentiments, des valeurs auxquels évidemment je n'avais pas pensé le jour où j'avais pris dans les mains ce fameux ballon. Vous raconterais-je un jour ce qui m'a pris ? Peut-être.
1958 fut donc l’année de ma libération, grâce au journaliste Roger Driès, j’y reviendrai aussi un de ces jours. Depuis, je suis, ébahi et passionné, l’évolution du XV. Avec les copains, on discute, on s’emballe, on a un peu la nostalgie, surtout les anciens joueurs. Tout ne nous plait pas, loin de là. Mais nous sommes aussi fiers d’avoir apporter une pierre à cet édifice, aussi modeste soit-elle. La mienne le fut terriblement, en comparaison de la sueur répandue par anonymes et joueurs d'anthologie sur tous les terrains du monde. Là-haut, certains me chambrent d'ailleurs gentiment parfois. C'est sûr, mon passé rugbystique se résume à une percée. Mais quelle percée ! Et quel essai ! Restait plus qu'à inventer le plaquage…
Jusqu’à il y a six mois, l'initiative de ce blog n’était pas possible : pas de connexion. Mais, à force de gueuler après le Barbu, on l’a eu notre ADSL et notre wi-fi ! Et ESPN dans la foulée d'ailleurs. Je ne vous donnerai pas le nom de notre fournisseur d'accès, il n'est même pas au courant. En fait, c'est grâce à une bidouille informatique qu'on pompe le réseau sans rien dire : ici, on n'a pas d'adresse ni de RIB… Tant que personne ne remarque rien… Elle est pourtant là la clé du paradis ! Dans les tuyaux !  Dans notre adresse IP !
J’y connais évidemment que dalle en informatique, mais on a récupéré dans le groupe un gamin, qui nous a rejoint bien prématurément le pauvre, il nous a mis le pied à l’étrier. Je dis nous parce que, si ce blog porte mon nom (un coup marketing en quelque sorte !), il est en fait le fruit d’une vraie équipe, le gamin donc, Roger aussi qui, exceptionnellement, a repris le micro, et puis d’autres encore à découvrir bientôt.
Ah, nous avons tant de choses à vous dire !
A bientôt
Willy

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